Les ruissellements boueux provenant du milieu agricole  posent le problème de la sécurité des personnes et des biens (boue sur la route), augmentent les coûts d’entretien des ouvrages structurants (curages réguliers) et diminuent leur efficacité. De plus, c’est le patrimoine agricole qui est entamé par cette érosion. Enfin, les ruissellements engendrés dégradent les routes et entraînent des coûts pour les collectivités. Il est donc nécessaire d’accentuer le travail sur la mise en place d’aménagements simples et efficaces à l’échelle de la parcelle, de manière cohérente sur la globalité d’un axe d’écoulements.

Les plans d’aménagements d’hydraulique douce sont des propositions de solutions techniques qui viennent en complément des études hydrauliques et servent de base à l’animation auprès de la profession agricole en matière de lutte contre l’érosion des sols.

Réalisés par des Bureaux d’études spécialisés, encadrés et conseillés par le Syndicat des Bassins Versants et un comité de pilotage, les plans communaux d’aménagement d’hydraulique douce sont des cartes présentant dans le détail les aménagements nécessaires pour améliorer le fonctionnement des bassins versants concernés.

Les études de plans communaux d’aménagements d’hydraulique douce sont constituées de 3 phases :

1/ identification des problèmes et des enjeux, identification des propriétaires et des exploitants

Cette phase permet d’identifier les enjeux et problèmes du territoire à partir de l’analyse des données existantes et de rencontres avec les acteurs locaux du territoire.

Une collecte des études et documents existants est donc réalisée et une enquête parcellaire également (identification des exploitants et des propriétaires).

2/ expertise de terrain à l’échelle de la parcelle et définition d’actions

Cette deuxième phase doit permettre de formuler des propositions d’actions répondant aux objectifs de l’étude, suite à un diagnostic de terrain venant compléter les informations recueillies en phase 1. Le parcours de l’intégralité du territoire à pieds en présence de l’animatrice agricole est demandée afin d’identifier les zones sensibles ou pouvant le devenir.

Une estimation du montant des aménagements proposés est également faite à ce stade et les propositions sont hiérarchisées entre elles.

Les propositions sont ensuite présentées au comité de restitution communal

3/ Synthèse de l’étude et élaboration des plans communaux

La phase 3 constitue la synthèse de l’étude ainsi que la présentation des résultats aux exploitants et propriétaires.

LES PLANS COMMUNAUX D’AMENAGEMENTS D’HYDRAULIQUE DOUCE SONT REALISES.

Lien vers site areas ou pointe de Caux :

http://www.areas.asso.fr/index.php  

http://www.smbv-pointedecaux.fr/web/

Présentation de l’outil :

Le diagnostic érosion est un outil technique qui permet de réaliser un état des lieux du territoire de l’exploitation agricole, des pratiques aux aménagements, des liens amont-aval sur le bassin versant, en tenant compte des enjeux du territoire,  des études hydrauliques qui ont été réalisées, etc.

Il permet de faire ressortir les points positifs sur un territoire et les points à améliorer afin de réduire le risque érosion –ruissellements, et donc le risque inondations et prend en compte les contraintes de l’exploitation pour proposer des mesures adaptées (aménagements d’hydraulique douce notamment).

Cet outil est indispensable dans le cadre de demandes de subventions auprès des financeurs[c1] .

C’est un outil départemental, élaboré par l’Agence Régionale pour l’Etude et l’Amélioration des Sols.

Lors du diagnostic, l’agent prend en compte le territoire dans sa globalité, ses interactions avec l’environnement.

Exemples : 

Des diagnostics érosion sont réalisés depuis 2008 sur le SBVSVS.

Dans un premier temps chez les agriculteurs volontaires, de façon ponctuelle dans le cadre de problèmes de ruissellements et d’érosion, puis dans un second temps sur des échelles de territoires plus homogènes : les bassins versants élémentaires / ou sous bassins versants.

Cette logique, plus pertinente permet de travailler sur des aménagements dans une logique amont-aval, primordiale pour la réussite et le bon fonctionnement des aménagements mis en place (cohérence et complémentarité des aménagements).

Opération Terreaufaune :

Le premier secteur à avoir fait l’objet de diagnostics érosion ruissellements est le secteur du bassin versant de Quiberville-Longueil, sur le bassin versant de la Saâne opération Terre-Eau-Faune©

Une opération de concertation a été menée avec les acteurs locaux, faisant suite à l’opération agrifaune© animée par la Fédération des chasseurs de Seine Maritime. Cette opération visait à réaménager le territoire en faveur du faisan et de la perdrix grise notamment.

Le secteur faisant l’objet de nombreuses déclarations de catastrophes naturelles, la présence de voiries impactées et d’un captage d’eau potable, la motivation des agriculteurs et la volonté de travailler en concertation entre acteurs locaux ont permis de faire émerger ce projet d’aménagement global du bassin versant.

Photos des aménagements

Les aménagements ont été localisés en concertation avec les exploitants du secteur afin de prendre en compte les contraintes de chacun (contraintes hydrauliques, contraintes de travail sur l’exploitation, type d’aménagement privilégié, etc.).

En 2009, le SBVSVS a initié une démarche de diagnostics érosion en partenariat avec la Chambre d’Agriculture et la Fédération de Chasse 76 sur le secteur d’Auffay / Saint-Denis-Sur-Scie.

Ce secteur prioritaire en raison de ses divers enjeux et des risques présents a fait l’objet d’une opération de concertation entre acteurs locaux. Préalablement une série d’ouvrage de ralentissements dynamiques avait été réalisée.

Ainsi, environ 35 exploitations ont été diagnostiquées (en totalité ou en partie) sur les deux bassins versants du Fond Saint Nicolas et de la Rue Sauvage, d’une surface totale d’environ 1500ha.

Des travaux pratiques de plantation de haie hydraulique ont été mis en place avec le lycée horticole Rostand de Neufmesnil (CAP, BAC pro).

En 2009, le SBVSVS a organisé une réunion de concertation avec les acteurs locaux de l’aménagement du territoire (exploitants agricoles, communes, Chambre d’Agriculture76, Fédération de Chasse 76, AREAS, notamment) afin d’initier une démarche similaire sur le bassin versant du Traversain (bassin versant de la Saâne).

Cette opération a été poursuivie par le biais de diagnostics réalisés avec la fédération des chasseurs de Seine-Maritime en 2011 (Diagnostic Environnemental du Territoire Agricole pour lesquels l’enjeu érosion-ruissellements a été traité par le SBVSVS qui a été associé).

Un schéma d’aménagements d’hydraulique douce a donc été élaboré suite à la réalisation de diagnostics (sur environ 190ha) de surfaces agricoles.

Les aménagements devraient commencer à voir le jour en 2012-2013 sur le bassin versant du Traversin.

La carte suivante montre la localisation des aménagements proposés dans le cadre de cette concertation.

La concertation permet d’avoir une vision globale du territoire, tant pour la collectivité que pour les agriculteurs diagnostiqués qui sont intéressés de connaître les phénomènes et actions faites en dehors de leurs exploitations, ainsi que les enjeux et impacts rencontrés.