Les enjeux

Les bassins versants de la Saâne et de la Scie sont des territoires vulnérables et qui présentent de forts enjeux vis-à-vis du risque hydrologique.

 

 

Les personnes et les biens

Le risque Inondation évoque principalement le débordement d’un cours d’eau mais d’autres types d’inondation peuvent toucher le territoire de la Saane et de la Scie. Les ruissellements peuvent engendrer l’apparition de crue dite « torrentielle ».

 

A la suite de fortes pluies, les eaux vont se concentrer et entrainer l’apparition de ruissellements dans des vallons habituellement secs. A la suite d’un orage, ce phénomène peut apparaître dans un délai de quelques minutes. Il est violent et particulièrement dangereux. Les eaux  transitent par des thalwegs qui sont utilisés par des voiries de communications. Les personnes qui empruntent ces voies sont exposées à un danger.

Photos et valeurs de débits ou hauteurs d’eau

 

De nombreux villages ou hameaux se sont implantés au pied de ces vallons ou le long des vallées. A l’origine, peu d’habitations ou d’activités étaient exposées aux inondations. Au cours des dernières décennies, un double mouvement a accru fortement la vulnérabilité du territoire.

Une modification de l’occupation des sols se traduit par une réduction des surfaces en herbe au profit des cultures et de l’urbanisation.

 Une urbanisation rampante sur des terrains exposés aux inondations. L’évolution a été  permise par une mémoire du risque défaillante.

 

Aujourd’hui, de nombreuses communes sont fortement exposées au risque d’inondation. Les inondations touchent les biens individuels (habitations) mais aussi collectifs (écoles, établissements recevant du public, maison de retraites) comme économiques (artisans, entreprises).

Carte des Déclarations de cat nat

 

La commune de Val de Saane

La commune de Val de Saane est traversée par la Saane. Cette commune s’est développée au cours des dernières décennies avec la création d’infrastructures publiques et d’habitations en zones inondables.

La commune d’Auffay

La commune d’Auffay subit très régulièrement des inondations (6 arrêtés de Catastrophes Naturelles en 10 ans).

Entourée par des plateaux, la commune d’Auffay est implantée dans une cuvette. Elle s’est développée dans la vallée de la SCIE puis au cours des dernières décennies, l’urbanisation s’est poursuivie sur les coteaux.

La forte vulnérabilité s’explique par des inondations dues aux débordements de la Scie mais aussi des inondations dues à de forts ruissellements se produisant sur les versants surplombant le bourg.

Parmi les principaux événements, on peut citer les crues de la Scie qui se sont produites en janvier 1995 et en décembre 1999, mais aussi les événements orageux de juin 1999, de septembre 1998 et Juin 2007 qui ont occasionné des coulées de boues importantes dans le centre de la ville.

 

La Commune d’Hautot sur Mer

Le territoire de la commune d’Hautot-sur-mer se trouve à la limite du plateau du Pays de Caux, en bordure de la Manche. Il est entaillé par une série de petites vallées sèches qui viennent converger dans la vallée de la Scie. Ces valleuses sont caractérisées par les pentes fortes et un encaissement marqué. Plusieurs d’entre-elles ont été utilisées pour la création de voies de communication. Les zones urbanisées sont dispersées et se regroupent en une série de hameaux (Pourville, Petit Appeville, le Plessis et Hautot) situés dans la vallée ou sur les coteaux.

 

La commune d’Hautot-sur-Mer est  vulnérable face aux inondations dues aux crues de la Scie. Le secteur le plus touché était celui de Petit-Appeville, implanté dans la vallée de la Scie. Les orages peuvent entraîner l’apparition de violents ruissellements en provenance des coteaux provoquant des inondations sur une large partie du territoire communal. Les eaux touchent de nombreuses habitations mais affectent aussi des infrastructures (voiries, réseaux,…) sur la commune.


 

Ressource et qualité des eaux 

Les ruissellements peuvent avoir des conséquences majeures sur la ressource en eau. A la suite des précipitations et des écoulements, les eaux se chargent en limons et polluants de toutes natures.

L’impact de ses ruissellements peut affecter la ressource et la qualité des eaux à trois niveaux

Les eaux souterraines dont dépend l’alimentation de la globalité des populations du territoire peuvent être polluées. La manifestation la plus visible est l’apparition de turbidité qui entraine l’arrêt de la distribution de l’eau potable.

Les rivières peuvent être dégradées à la suite d’importants dépôts limoneux qui entrainent le colmatage de frayères et réduisent les capacités d’écoulement du cours d’eau.

 Les eaux de baignade dont la qualité peut être dégradée par l’apport massif de limons sur les plages situés au droit des buses estuarienne mais aussi par la présence de bactéries, microbes qui entrainent des déclassements et la fermeture provisoire des plages.

 

 

Le littoral 

Les deux estuaires de la Saane et de la Scie ont fait l’objet d’une succession d’aménagements qui ont conduit à leur fermeture. Les écoulements des fleuves sont contrôlés par une buse qui débouche sur la plage. Equipé d’un clapet, cet ouvrage interdit l’invasion des basses terres par la mer. Protégé par une digue, les basses vallées se sont transformées pour être, à l’heure actuelle, le lieu d’implantation d’habitations, d’activités de tourisme (camping, hôtels,…),…

Ces territoires sont vulnérables face à deux phénomènes naturels. En période de crue, les écoulements vers la mer étant très réduits, les eaux viennent s’accumuler et entraient des inondations très longues pouvant excéder plusieurs semaines. En période de tempête, des surcotes peuvent être observées entrainant des risques de submersion de la digue et d’inondation des terres de la bande littorale.

 

 

L’exemple de la Basse vallée de la Saane

Une visite de la basse vallée de la Saâne révèle la présence de nombreux ouvrages hydrauliques, notamment de digues, mais aussi de vannages, qui témoignent d’une forte anthropisation, manifestement ancienne, de l’estuaire.

Jusqu’au 16ème siècle, divers témoignages indiquent que les eaux de la mer remontaient, à marée haute, sur toute la largeur de la vallée.

A partir du 16ème siècle, des travaux à vocation militaire vont entrainer la fermeture de la basse vallée. La deuxième partie du XIXème siècle est marquée par la construction de la buse estuarienne, afin de lutter contre les « fièvres paludéennes ».

Il s’agissait alors d’une buse en bois, inaugurée le 24 novembre 1864. La digue ne sera terminée que quelques années plus tard. La buse initiale fera l’objet de travaux de restauration en 1879 et 1920, puis sera remplacée par l’actuel dispositif en1955.

 

 

La Saâne se rejette dans la Manche par l’intermédiaire d’un épi buse. Cet épis est équipé d’un clapet anti-retour qui se ferme lorsque le niveau de la Manche dépasse celui de la Saâne, ceci afin d’interdire les remontées d’eau salée dans la Saâne.

Lors d’une partie du flot, de la pleine mer et pour une partie du jusant, la Saâne ne s’écoule alors plus à l’aval. Les eaux sont alors stockées dans la Basse Vallée. Le reste du temps, le clapet est ouvert et les eaux de la Saâne se jettent alors dans la Manche.


Les crues ont affecté de nombreux enjeux situés dans la zone inondable correspondant à la zone de contact entre la Saâne et la mer. Les enjeux sur la basse vallée de la Saane sont élevés et concernent plusieurs catégories de biens.

 

Les habitations touchées par les inondations sont au nombre de 112. Pour les activités, 2 exploitations agricoles, un camping,… au total 18 activités sont impactés par les inondations.

 

En Décembre 1999, les inondations ont engendré pour plus de 1,8 Millions d’euros de dégâts.